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ANT 6502

Non-humains et Anthropologies des mondes contemporains
David JACLIN

DESCRIPTION OFFICIELLE DU COURS

Analyse approfondie d’enjeux fondamentaux s’inscrivant dans un ou plusieurs des grands domaines de l’anthropologie sociale et culturelle, en dehors de l’anthropologie politique.

OBJECTIFS GÉNÉRAUX DU COURS

Permettre aux étudiant(e)s de participer aux récentes discussions de la discipline anthropologique autour d’une question fondamentale, celle du (et des) non-humain(s).

En effet, si l’anthropologie se caractérise principalement par l’étude des cultures humaines, il est devenu de plus en plus difficile de considérer individus et/ou collectifs humains sans prendre en compte tout ce(ux) avec quoi (et avec qui), individus comme collectifs interagissent constamment.

Qu’il s’agisse ainsi d’organique, de symbolique ou d’électronique; d’animaux, de plantes, de virus, de divinités ou encore de machines, les mondes humains se trouvent peuplés d’entités composites, multispécifiées voir hybridées. Ce sont là des entités qui échappent (marchés financiers), débordent (océans), font vaciller (virus, réseaux sociaux), qui peuvent sauver (antibiotiques), que l’on tue (animaux d’élevage), ingère (psychotropes) ou voyons disparaître à un rythme inédit (on parle de la 6e grande extinction animale).

Entités non humaines donc, mais aussi inhumaines, post-humaines, proto-humaines. Entités qui participent des humanités comme d’ailleurs des sociétés, mais qui, ce faisant, ne cessent d’en redessiner les contours. Pensons simplement aux pandémies qui nous rappellent à chaque crise épidémiologico-politico-écologique la puissance et l’importance de cet infiniment petit que composent bactéries comme vaccins et autres molécules synthétisées. Pensons aussi aux plantes et aux animaux sans lesquels aucune vie humaine ne serait tout bonnement possible. Pensons enfin à ces dispositifs techniques, infrastructurels et prosthétiques qui propulsent à un rythme effréné, depuis la première révolution industrielle, l’écrasante majorité des groupes humains dans ce que les géologues considèrent aujourd’hui être une nouvelle ère géologique. Ère baptisée Anthropocène et dont la racine même, anthropos, invite d’emblé l’anthropologie à (se) réfléchir.

Ainsi, c’est à une humanité plurielle, multiple, traversée de part en part, composite, hybride, mais toujours singulière, que l’anthropologie des mondes contemporains s’identifie aujourd’hui.

Le séminaire servira donc un double objectif. D’abord, de repeuplement. C’est-à-dire, que nous inviterons eau potable, fauteuils roulants, actions boursières, grippes aviaires, betteraves sucrières, animaux clonés ou encore logiciels informatiques au cœur même de nos séances comme de nos travaux. Ensuite, de manière plus cohésive peut-être, nous réfléchirons en profondeur à ce qu’est (et à ce.ux qui fait/font) relation. Relation.s entre humains et humains, humains et non humains, mais aussi entre non humains et… non humains. Enfin, nous proposerons plusieurs pistes (d’ordre épistémologique, théorique, méthodologique et empirique), capables d’aider les étudiant.e.s à articuler productivement chacune de leurs problématiques respectives.

En plus, donc, de plonger au cœur de ces multiplicités qui composent (et transforment) aujourd’hui en profondeur individus et collectifs humains, nous produirons plusieurs avenues possibles pour la prise en compte de ces multiplicités, par delà l’étude de cas, dans le sens d’une anthropologie comparatiste et synthétique. C’est-à- dire, une anthropologie faîte de gestes, de milieux et de puissances distribuées.

 

MÉTHODES PÉDAGOGIQUES

 

Ce cours prendra la forme d’un séminaire. Tous les étudiants inscrits à ce cours devront obligatoirement assister à l’ensemble des séances et avoir lu les textes assignés avant chacune d’entre elles de manière à participer activement aux discussions. Pour chacun des étudiant.e.s, ces discussions seront, en plus de pratiquer l’analyse et la communication verbale, l’occasion d’affiner leur compréhension des approches et des thématiques liées à cet enjeu fondamental, pour les anthropologies contemporaines, qu’est la question du et des non-humain.s.

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