ExP Postnaturelle
Projet de recherche (UOttawa, HALoGenic)
(Rivière Gatineau Québec - Canada)
Avec Dalie Giroux, Julie Laplante & Amélie-Anne Mailhot, Laurine Beau de Rochars, Manuel Charette, Bianca Laliberté, Maxime Goulet-Langlois, Crina Bondre Ardelean, Emma Slaney Gose, Daniel Alberto Restrepo Hernández
Ce projet de recherche récapitule et prolonge nos travaux antérieurs autour de l’habiter écologique et de ce que l’on pourrait appeler une anthropologie élémentale et post-extractiviste. En effet, nous nous demandons comment fait-on territoire, aujourd’hui, en Amérique du Nord, face aux changements anthropocéniques (climatiques, chimiques, numériques) ?
Alors que la conjoncture pandémique soulève, de manière aiguë, la question des liens entre recherches et enseignements, terrains et partages des connaissances, nous proposons ici une approche hybride, renouant avec la tradition de l’expédition scientifique, qui mettrait en contact, le long d’un itinéraire géographique et de questions productives, acteurs et milieux, habitations et écologies.
Pendant une semaine, une équipe de professeur.e.s, chercheur.e.s, étudiant.e.s et intervenant.e.s parcoureront, en canot, la rivière Gatineau - cette voie navigable historique servant aujourd’hui de colonne vertébrale aux développements de la région outaouaise.
Constituant ainsi un collectif « embarqué », aux expertises disparates, mais complémentaires, nous sommes intéressés à mieux saisir les rapports (géographiques, historiques, économiques et politiques) qui organisent aujourd’hui la vie de cet espace de peuplement dont notre université occupe actuellement les limites sud du bassin versant.
En partant du réservoir Baskatong pour nous rendre jusqu’au pied de notre campus et de son canal, nous descendrons donc cette rivière ; son histoire, ses anciens postes de traite, ses barrages et ses berges résidentielles, mais aussi ses pâturages, ses réserves écologiques et ses ponts. Nous irons à la rencontre de plusieurs acteurs (agriculteurs, responsables d’Hydro Québec, plaisanciers, résidents, pouvoirs publics, communautés autochtones), avec l’idée d’en cartographier finement les logiques individuationnelles. Le long de ce cours d’eau historique, nous entendons renouer avec la pratique ancienne de l’expédition scientifique, en nous immergeant dans un territoire, en en (re)visitant les logiques relationnelles, comme les pratiques.
Cette expédition postnaturelle prolonge ainsi les activités de notre laboratoire, le HumAnimaLab, et entend marier deux aspects habituellement disjoints de l’activité académique, la recherche sur le terrain et l’enseignement. En faisant cohabiter, sur l’eau et dans un canot, terrain de recherche et recherches de terrain, nous entendons initier les étudiants à la pratique documentaire (son, image, texte, web) tout en permettant une diffusion critique des œuvres produites à travers nos réseaux savants comme publics.